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Tous à l’opéra, y compris les sourds et malentendants !

Des personnes sourdes et malentendantes ont pu profiter d’un air de Wagner à l’opéra, grâce à des procédés mis au point ces dernières années. Des salles de spectacle ont expérimenté des dispositifs pour permettre de suivre un opéra malgré ce handicap. Le surtitrage bien sûr est une méthode répandue mais pas seulement. La langue des signes (LSF) et plus précisément le chansigne sont utilisés judicieusement et peuvent être accompagnés de gilets vibrants. Alors tous à l’opéra même sans l’entendre ?

Le chansigne, une nouvelle forme d’expression

Le principe est assez ingénieux : chaque artiste lyrique a un chansigneur qui le double physiquement en quelque sorte et le suit partout sur scène. Le chansigne est une forme d’expression artistique qui consiste à exprimer les paroles d’une chanson en langue des signes, au rythme de la musique du morceau. Il peut aussi servir à transcrire les parties instrumentales de la musique. Ces artistes occupent la scène du début à la fin de la représentation. Ils sont aussi bien comédiens que danseurs, ils jouent les émotions avec leur corps en suivant le rythme et la musicalité. Ils chantent sans prononcer un seul mot d’une certaine façon. Ils réalisent des interprétations qui s’intègrent parfaitement au spectacle sans être perturbant pour le reste du public.

Des gilets vibrants ou des casques d’amplifications

Des gilets sont, dans certaines salles, distribués aux sourds et malentendants qui les portent pendant la représentation. Une multitude de microphones placés sur la scène permettent de capter les sons au plus près des instruments et sont répartis sous forme de vibrations aux gilets. Ils sont utilisés en complément de la LSF pour les personnes sourdes. Les publics témoignent de sensations plus efficaces, plus fortes puisque ressenties dans leur corps. De plus, ils se sentent moins différents des personnes entendantes.

Les casques d’amplification ou les boucles magnétiques, disponibles dans certaines salles, s’adressent aux personnes ayant une légère déficience auditive.

Le surtitrage est l’un des moyens utilisés pour palier au problème de traduction mais est également développé pour les personnes sourdes et malentendantes. On peut aussi souligner que des tablettes sont proposées dans des espaces pour palier à ce type de handicap. Cependant, il paraît difficile de regarder une tablette et le spectacle en même temps.

L’opéra réservé à un public de connaisseurs ?

L’opéra est un art élitiste, on ne va pas se le cacher, parce que coûteux mais pas seulement. Certaines personnes pensent qu’ils ne pourront rien y comprendre voire que l’opéra est une langue à part entière. Elles peuvent s’en sentir éloigné parce que réservé à des connaisseurs, à des personnes érudites. Alors est-ce valable de proclamer : tous à l’opéra ?

Adapter l’opéra à un public de sourds et malentendants pourrait lui apporter un nouvel auditoire en quelques sortes. Il y a besoin de faire connaître cet art à tous ! Ces initiatives sont au stade de l’expérimentation -surtout à l’opéra Comique, à Montpellier ou à Sceaux- cependant, renouveler ce type d’expériences mettrait cet art à la portée de plus de personnes. De plus en plus de chansigneurs sont formés. Cela devrait aider à voir plus de spectacles avec cet apport. On ne peut qu’encourager toutes ces propositions.

Tous à l’opéra ! … Vous, qu’en pensez-vous ?

Véronique Visine – mai 2022

Article rédigé dans le cadre de la formation

Client : toutelaculture.com

Cet article a 2 commentaires

  1. Angélina

    Encore un très bel article Véronique ! Et quel beau sujet ! Mettre en lumière l’art et l’inclusion ! J’adhère !

    Note à moi-même (dans 1 ou 2 an) : apprendre la LSF

    1. Vero

      Merci pour votre commentaire ! Et oui quelle belle idée d’apprendre la LSF !

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