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5 bonnes raisons de visiter la nouvelle exposition POUSH à Aubervilliers

Tout d’abord quelques explications sur l’initiative POUSH. Elle est née de l’esprit de passionnés (Manifesto) au printemps 2020. C’est un incubateur d’artistes confirmés ou émergents mais surtout un lieu dédié à la création contemporaine. Pour cela, ils investissent des lieux vides, en attente d’être reconvertis. L’aventure a démarré avec 220 artistes, à Porte de Clichy dans d’anciens bureaux vacants. Les artistes sélectionnés jouissent d’un atelier beaucoup plus abordable qu’à Paris et plus spacieux mais aussi d’un suivi juridique, administratif et en communication. Depuis le printemps 2022, 160 artistes (issus du lieu précédent ou non) ont pu investir une ancienne usine de parfum, un beau bâtiment datant des années 20 (de la société Eiffel), de 20 000 m2, à Aubervilliers.

Orchestrée par Yvannoé Krüger, commissaire

Cet été, une exposition inaugurale et collective est installée dans l’un des espaces gigantesques de ce bâtiment. POUSH l’a intitulé Les échos d’un temps lointain arrivent en sifflant sur le sable. Elle est gratuite (1re bonne raison), sur inscription, les mercredis à 19 h, jusqu’au 19 août prochain.

Pourquoi un médiateur ?

Le lieu fait penser au Palais de Tokyo autant à cause du côté brut du bâtiment que l’étendue des espaces (2e excuse). Vous y pensez aussi alors que vous déambulez, guidés au travers des oeuvres par un médiateur (Simon Jung, assistant Direction Artistique – 3e prétexte) qui vous explique les réalisations, vous parle des artistes et leur inspiration. L’art contemporain peut être repoussant pour le commun des mortels, car difficile à comprendre pour les novices. Ici, le visiteur est accompagné d’oeuvres en oeuvres et cela fonctionne à merveille. Tout devient clair et limpide chez POUSH. La valeur que vous, en tant que visiteur, vous apportez aux travaux est annoncée et on vous invite à y participer. Par exemple, vous regardez le lieu au travers de batiks géants (Amalia Laurent) qui oscillent à l’approche du spectateur, comme si vous étiez à l’origine du vent. Des feuilles de cuivre si minces accrochées à un mur, flottent avec les mouvements d’air des passants (Mariana Hahn). C’est poétique, léger, aéré, imprégné du lieu. Vous en sortez avec l’impression d’avoir compris ce qui se passe (ce n’est pas toujours le cas à la sortie d’un musée d’art contemporain il faut avouer) et hors du temps.

Une expérience unique – argument n°4

La plupart de ces oeuvres in situ ne peuvent être déplacées. Certaines d’elles subliment l’espace, fonctionnent avec cet endroit-là, ici un jeu de lumières naturelles, là des sons, tout autour des mouvements. Plusieurs média sont utilisés selon les artistes, d’ailleurs de nationalités diverses. Vous y découvrez :

  • des pigments noirs, tellement mats et profonds pour la série de fenêtres de Katarzyna Wiesiołek,
  • une vidéo où plusieurs personnes en langue des signes forment simultanément le mot silence et cela devient ‘une polyphonie de silence’ (Angelica Mesiti),
  • un recueil de rêves dans un masque figé à la cire de cierges (Charbel-joseph H.Boutros),
  • un montage audio autour d’un lit où vous êtes invité à vous allonger pour écouter les témoignages de personnes qui ont entendu sous hypnose (Joris Lacoste) un même scénario, cependant chacun raconte un récit différent (une expérience débutée à la Maison Rouge à Bastille fermée malheureusement depuis),
  • et encore beaucoup d’autres travaux.

Et enfin, le lieu géographique : un nouveau territoire ?

Les alentours du métro Aubervilliers-Pantin-Quatre chemins ne sont pas, à priori, propice à la culture ni même à la mixité. Lorsque vous marchez dans les rues, vous n’apercevez que des hommes qui traînent sur les trottoirs, discutent entre eux, ou dans les bars. Les seules femmes sont celles qui reviennent des courses, mais elles, ne font que circuler rapidement. Ce quartier semble mal fréquenté et délaissé. C’est pourquoi ce type d’initiatives peut modifier notre regard sur ces territoires. Finalement, à cette heure-ci en tous les cas, ce n’est pas si dangereux d’y passer pour rattraper le métro. Et surtout, cela permet de découvrir des lieux que vous n’auriez jamais pu visiter autrement.

La soirée s’est achevé par un concert de piano et autres sons d’une boîte à rythme (par Richard Sears, pianiste et compositeur américain), le tout accompagné d’un danseur, qui ont fait la joie de l’assistance assise à même le sol de cet espace colossal.

Les artistes : Marlon de Azambuja, Charbel-joseph H.Boutros, Laurent Derobert, Adélaïde Feriot, Max Fouchy & Eden Sarna, Gerard & Kelly, Mariana Hahn, Ángela Jiménez Durán, Joris Lacoste, Amalia Laurent, Marie-Luce Nadal, Angelica Mesiti, Matisse Mesnil, Laura Sellies, Katarzyna Wiesiołek.

Pour réserver c’est ici. Pour les informations sur POUSH c’est . Bonne visite !

Véronique Visine – Juillet 2022

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